Le baobab, présent depuis des milliers d’années, est l’espèce emblématique de l’Afrique, dont la plus connue est en Afrique continentale : Adansonia digitata. Il en existe 7 autres espèces: dont 6 endémique de Madagascar : un vrai conservatoire ! Une huitième espèce se trouve en Australie. La circonférence de son tronc peut aller jusqu’à 50 mètres, pour une hauteur de 30 mètres.
Son nom proviendrait de son appellation donnée par un voyageur arabe du XIVème siècle : bu hibab (fruit à plusieurs graines) . Son nom latin, Adansonia, vient du nom du botaniste français, Michel Adanson, qui fut le premier à s’intéresser scientifiquement à cet arbre, au XVIIIème. Ses autres petits noms sont « arbre bouteille » ou « arbre à palabres ».
C’est aussi l’un des deux emblèmes choisis pour la marque Ebène&Baobab, pour symboliser la force et la résilience de l’Afrique.
Le baobab est étroitement lié à la culture et à la vie des populations africaines. Appelé « arbre de vie », ou encore « arbre pharmacien », c’est l’une des espèces les plus importantes de la zone sub-Sahélienne grâce à la multiplicité de ses usages : écorce, fruit, feuilles ou graines, tout s’utilise ! Il sert à nourrir. Il sert à soigner. Il sert à prendre soin de soi.
Il a une valeur social et culturelle forte dans toutes les communautés. Il est sacré dans de nombreuses ethnies, craint dans d’autres. Dans un village, il y a encore souvent un baobab sous lequel le chef et son assemblée prennent le temps d’écouter les doléances pour résoudre les conflits.
Majestueux, on le repère de loin avec son tronc plus ou moins large, et ses branches qui ressemblent à des racines pointant vers le ciel. Mais au fait, pourquoi cette forme ? Plusieurs légendes de tradition orale l’expliquent……
Contes et légendes autour du baobab

Les dieux ont créé le baobab pour qu’il soit utile à l’homme. Comme tout le monde le trouvait beau, comme les oiseaux ne cessaient de venir s’abriter dans son feuillage, le baobab devint orgueilleux, ce qui fâcha les dieux. Ils l’arrachèrent et le replantèrent à l’envers, d’où cette impression d’avoir des racines qui vont vers le ciel.
Une autre légende des Bushmen sud-africains raconte qu’à l’origine du monde, le Dieu Kauha a donné un arbre à planter à chaque homme et aux animaux. Mais il ignora d’en donner à la hyène, déjà avec une mauvaise réputation, celle d’être l’incarnation du Diable, rien que ça. Kauha la voyant furieuse, et craignant qu’elle ne créée des ennuis aux autres êtres vivant, il lui attribua le dernier arbre qu’il restait : un baobab. La hyène, furieuse, déchaîna sa haine sur le pauvre arbre, en le plantant à l’envers, la tête dans le sol et les racines vers le ciel.
D’autres racontent que c’est le créateur lui-même qui planta d’abord le baobab en région humide équatoriale, pour qu’il n’ait jamais soif. Le baobab se plaignît tellement de l’humidité que Dieu, excédé, l’arracha et le lança loin de là, jusqu’à ce que le baobab atterrisse dans la régions plus sèches de savane, mais en se plantant à l’envers. De son origine, il a gardé cette faculté de conserver l’eau dans son tronc.
Bienfaits du baobab : une générosité à l’instar de sa taille, immense !
Les bienfaits décrits sont ceux qui ont été constatés par la population locale, ou par des analyses scientifiques. Nous les citons à titre d’information, mais nous ne nous substituons pas à un avis médical, et les super-aliments ne remplacent pas une alimentation saine et variée.
Alors, que nous réserve cet arbre ?
- Vitamine C : 5 fois plus que dans une orange
- Calcium : 2.5 fois plus que le lait
- 3 fois plus de qu’une banane
- de la vitamine B1, B2, B3, PP
- un fruit avec 45% de fibres
- sans compter ses pouvoirs anti-oxydant
- En médecine traditionnelle, elle est utilisée contre la fièvre et pour des propriétés analgésiques et anti-diarrhéiques, entre autre.
Qui dit mieux ? 😉
Comment l’utiliser ?
Commençons par l’écorce. Elle est parfois récupérée, ou « épluchée » directement sur l’arbre, car sa partie intérieure est très ligneuse et hydrophile. L’arbre a d’ailleurs la faculté de régénérer ces prélèvements. L’écorce est utilisée pour fabriquer des cordes, des paniers, des filets de pêche, des toitures, et plus rarement des vêtements, après le cardage des fibres.
Passons aux feuilles : une véritable source de vitamines, notamment A et C, de minéraux, de fibres et d’antioxydants; rien que ça ! Elles sont consommées parfois fraîches, mais comme beaucoup de recettes à base de feuilles en Afrique inter-tropicale, dans des soupes ou des sauces, comme le Kodoro du Togo. Sa forme la plus connue est la poudre appelée Lalo. En cuisine, elle est utilisée pour épaissir les sauces. Mais peut sert aussi en cosmétique pour les cheveux.

Continuons par son fruit, appelé « pain de singe ». Il renferme une chair acidulée concentrée en vitamines et minéraux. Elle est consommée de différentes façons. La pulpe séchée du fruit forme des morceaux qui renferment les noyaux, morceaux liés entre eux par les fibres. On peut consommer cette pulpe tel quel : un peu acide, dû à son taux de vitamine C, quelques fils restent entre les dents, mais super boostant. Vous n’aurez plus la pêche, mais le baobab😂. Avec la pulpe fraiche ou sèche, on fait un jus appelé « bouye » au Sénégal, avec autant de recette que de personnes qui en préparent : c’est un mélange avec de l’eau, du lait concentré, du sucre, un parfum (vanille, fleur d’oranger..), voire encore des épices. La pulpe est aussi réduite en poudre, et devient alors un assaisonnement pour incorporer à vos desserts, leur donnant ainsi ce goût acidulé : mélangé à un laitage, par exemple.
Enfin, les noyaux. Ils peuvent être une centaine dans un même fruit. On peut les machouiller frais, et ils dégagent alors un léger goût d’amande. Grillés, ou torréfiés, il font office de substitut de café. Et n’oublions pas tous les bienfaits cosmétiques de ses noyaux s’ils sont écrasés frais. Grâce à ses propriétés régénérante, anti-oxydante et nourrissante, l’huile ainsi extraite est appréciée pour nourrir les peaux sèches et abîmées.
N’oublions pas le tronc du baobab qui est aussi utile. Certains utilise son volume interne comme citerne pour récolter l’eau pendant la saison des pluies; les Bushmen savent qu’il peut contenir jusqu’à 100.000 litres d’eau, et exppploite cette faculté pour se ravitailler en plein désert. Enfin, un baobab vieillissant voit sa base s’élargir et se creuser, libérant ainsi un espace utilisé comme sépulture pour des griots, de maison à palabres, ou encore…d’abri-bus pour 25 personnes au Zimbabwe. Quand on vous dit que le baobab est l’arbre à tout faire !
le Baobab, un arbre millénaire…pour quel futur ?
En raison de sa longévité et de sa résistance, le baobab est le symbole de force et de sagesse du continent africain. Certains baobabs en Afrique sont âgés de plusieurs milliers d’années, ce qui en fait des témoins vivants de l’histoire de la région.
Malheureusement, de nombreux baobabs sont menacés en raison de la déforestation, du changement climatique et de l’expansion des terres agricoles. Sans compter son rôle sociologique de dialogue si important qui pourrait disparaître peu à peu avec l’extension du réseau téléphone mobile.
Des efforts sont à déployer pour protéger et préserver ces arbres emblématiques, trésor de la Nature qui prend soin de vous, et socle traditionnel des sociétés. Nous devons préserver le baobab pour préserver aussi bien les cultures et traditions que l’équilibre de l’écosystème africains.
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